Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence CreativeCommons. Lire l’article original.
Wilfried Sanchez, Ifremer; Laure Mamy, Inrae; Sophie Leenhardt, Inrae et Stéphane Pesce, Inrae
Près de 80 % de la biodiversité française est présente dans les territoires français d’outre-mer. Mais cette biodiversité subit un déclin sans précédent, comme l’indique la liste rouge des espèces menacées établie par l’Union internationale pour la conservation de la nature.
En Guadeloupe, par exemple, 15 % des espèces animales terrestres, marines et d’eau douce sont menacées d’extinction.
La pollution chimique est identifiée comme l’une des principales causes de ce déclin, avec le changement d’affectation des terres et des mers, l’exploitation directe non durable des ressources biologiques, le changement climatique ou encore les espèces exotiques envahissantes.
Parmi les polluants chimiques, les pesticides, utilisés pour la protection des cultures mais aussi, bien que de façon de plus en plus restreinte, pour des usages non agricoles comme l’entretien des jardins, des espaces verts et des infrastructures, constituent une classe de substances préoccupantes.
Dans ce contexte, les ministères français chargés de l’Environnement, de l’Agriculture et de la Recherche ont confié à l’Institut national de recherche sur l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et à l’Institut français de recherche sur l’océan (Ifremer) la réalisation d’une expertise scientifique collective (ESCo) visant à dresser un inventaire des connaissances scientifiques relatives aux impacts des pesticides sur la biodiversité et les services écosystémiques, en métropole et dans les territoires ultra-marins.
Mieux connaître les effets du chlordécone
Cette expertise, qui a mobilisé 46 experts scientifiques pendant deux ans, souligne que le pesticide le plus étudié dans les territoires français d’outre-mer est le chlordécone, un insecticide organochloré utilisé massivement aux Antilles françaises de 1973 à 1993 pour lutter contre le charançon du bananier (Cosmopolites sordidus). Hautement persistant et bioaccumulable, le chlordécone constitue une préoccupation sanitaire, environnementale, agricole, économique et sociale.
Depuis 2008, le gouvernement français a successivement déployé quatre plans d’action pour développer les connaissances sur le chlordécone, mettre en place des mesures pour réduire la contamination et permettre une meilleure communication dans le but de protéger les populations. Le plan actuel couvre la période 2021-2027.
Leggi tutto