Il faut éviter que la lutte contre la crise climatique ne creuse davantage les inégalités

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Hélène Madénian, Institut national de la recherche scientifique (INRS); Christina E. Hoicka, University of Victoria; Geneviève Cloutier, Université Laval; Laura Tozer, University of Toronto; Sophie L. Van Neste, Institut national de la recherche scientifique (INRS) et Stéphane Guimont Marceau, Institut national de la recherche scientifique (INRS)

Alors que les impacts des changements climatiques dans les communautés s’accentuent, des chercheurs s’inquiètent de l’accroissement des inégalités.

Le plus récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) insiste en effet sur l’importance d’un aspect trop souvent négligé par l’action climatique locale, soit celle de prendre en compte les inégalités.

Les études montrent que les personnes, communautés et groupes les plus affectés par les changements climatiques sont généralement celles et ceux qui ont le moins contribué à l’actuelle crise climatique. Des personnes et communautés marginalisées – par exemple en situation de pauvreté, racisées ou en situation de handicap –, se retrouvent à devoir composer avec une crise multifactorielle complexe qui amplifie leur détresse et leur précarité.

Cela dit, ces groupes et communautés développent des initiatives afin d’accroître la justice climatique à l’échelle locale et réorienter les priorités d’action publique. Ils privilégient par exemple une action climatique concertée autour d’enjeux tels que l’équité, l’autodétermination, la résilience, la réduction de la pauvreté et le vivre-ensemble.

Des recherches témoignent du fait que des politiques d’action climatique locale qui ignorent les diverses formes d’inégalités tendent à accentuer les préjudices vécus par les communautés marginalisées et dans certains cas à retarder les gains en matière climatique.

Il s’agit d’un aspect qui est au centre de nos recherches. Nous sommes impliquées tant à la Chaire de recherche du Canada en action climatique urbaine, qu’à celle en planification urbaine pour les changements climatiques ou sur la transition écologique. Nous avons aussi publié différentes études et articles sur cette question que nous jugeons cruciale.

Il est capital que toute démarche d’action climatique prenne en compte les enjeux d’équité et de justice afin d’éviter que la lutte contre la crise climatique ne se transforme en une crise sociale accrue au sein des communautés marginalisées.

Villes, climat et inégalités

Le Répertoire de recherches Villes, climat et inégalités que nous avons élaboré a pour objectif de rassembler les connaissances et recherches qui étudient les liens entre inégalités, action climatique et transition socioécologique dans les villes et milieux locaux afin de favoriser une action concertée et éclairée des différents acteurs du milieu.

Ce répertoire a été initié par la Chaire de recherche du Canada en action climatique urbaine et le réseau Villes Régions Monde. Des collaborateurs du milieu académique au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique, et du consortium sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques Ouranos ont contribué à sa constitution.

Les différents domaines de l’action climatique sont souvent traités en silos. De nombreux savoirs et connaissances existent toutefois qui sont produits dans et hors du monde universitaire, et qui permettent de mettre en lumière les angles morts et avancées d’une transition socioécologique plus équitable et plus juste.

Plus d’une quarantaine de synthèses issues de recherches universitaires, collaboratives, participatives ou provenant d’associations (notamment sur l’itinérance, l’inclusion et l’équité territoriale) en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec sont disponibles en ligne.

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How climate activists finally seized the issue of adaptation in 2023

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Environmental philosopher Andreas Malm has described Sainte-Soline as an “avant-gardist struggle”.
Yohan Bonnet/AFP

Joost de Moor, Sciences Po

The idea of adjusting our lives to face up to the reality of a changing climate was, for a long time, seen as defeatist, or even a capitulation to fossil-fuel interests, by many within the European climate movement. Such “adaptation” was viewed with deep scepticism.

But 2023 challenged such assumptions. In autumn, activists ramped up protests against ski resorts and the winter-sports industry for their seemingly endless appetite for winter sports infrastructure. Environmentalists occupied the Girose Glacier in southeastern France to denounce plans for a new cable car. Deep scepticism was also expressed over whether holding preseason sporting events following the partial destruction of the Théodule Glacier in Switzerland.

By taking a stand, these ecologists were pressing authorities to rethink planning beyond the skiing model and its dependency on “white gold”. Far from constituting adaptation, they argued that the construction of winter sports infrastructure in the remaining snow-capped mountains threatened fragile ecosystems and only postponed the inevitable shift to alternative economic models. For them and others, it constitutes “maladaptation” – actions exacerbating communities’ vulnerability to climate variability.

Even more spectacular were protests against proposed water reservoirs in Sainte-Soline, western France, in March. Up to 30,000 protesters showed their opposition to the project, arguing that the dams, intended to collect fresh water during wet seasons to provide for increasingly drier periods, were inefficient due to water evaporation, and ultimately prioritised the interests of large agribusiness over locals’ rights.

The question of adaptation was therefore thrust into the spotlight like rarely before. Such protests demonstrate how deeply political climate adaptation is. What one group may perceive as positive adaptation may look like maladaptation to another, and a political struggle determines which view prevails. The environmental philosopher Andreas Malm described Sainte-Soline as an “avant-gardist struggle”.

From idea to real life?

For many years, academics have sought to shed light on competing interests that are often hidden in technocratic processes inherent to adaptation. For example, dikes intended to guard against flooding may appear as a reasonable solution to some, but others could consider them a maladaptation due to their tendency to increase flooding downstream. To overcome such tensions, academics have attempted to imagine a model that would not merely serve the interests of the wealthy and powerful or the economic status quo. This has become known as transformational adaptation.

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