Nouveau rapport sur la manière dont les pays européens traitent le problème du burnout

FONTE ETUI 

La Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail (Eurofound) a publié en septembre dernier un rapport qui passe en revue les politiques et réglementations adoptées en Europe pour lutter contre le burnout au travail.

Dans l’UE, le burnout n’est actuellement reconnu comme maladie professionnelle que dans deux pays. En Italie, l’Institut national d’assurance contre les accidents du travail (Istituto nazionale per l’assicurazione contro gli infortuni sul lavoro, INAIL) inclut le burnout dans sa liste des maladies professionnelles. L’INAIL a recensé 128 cas d’épuisement professionnel entre 2012 et 2016, sur un total de 1 555 cas signalés au cours de la même période.

En Lettonie, l’épuisement professionnel a été reconnu comme une maladie professionnelle sur la base de la loi de 1997 sur l’assurance sociale obligatoire.

En France, la reconnaissance de l’épuisement professionnel comme une forme de stress lié au travail a fait l’objet de nombreux débats ces dernières années. En février 2017, l’Assemblée nationale a adopté le rapport de la mission parlementaire chargée d’examiner la problématique du burnout et d’étudier sa définition et un cadre pour sa reconnaissance comme maladie liée au travail. Toutefois, cette proposition législative, ainsi qu’une nouvelle proposition de texte visant à faire reconnaître comme maladies professionnelles les problèmes de santé mentale liés à la surcharge de travail, ont finalement été rejetées en 2018.

Dans plusieurs autres pays, comme la Belgique, les Pays-Bas et la Bulgarie (uniquement dans certains secteurs spécifiques tels que la santé et l’éducation), des discussions concrètes ont eu lieu afin de déterminer si cette maladie doit être considérée comme une “maladie liée au travail”.

Le rapport d’Eurofound examine également dans quelle mesure les autorités nationales ont mis en place des stratégies de prévention de l’épuisement professionnel. Ce phénomène est abordé dans le cadre d’un large éventail de politiques.

La question du burnout est traitée généralement par le biais des politiques de réduction du stress lié au travail, ce qui donne à penser que l’épuisement professionnel est considéré comme la conséquence d’une exposition prolongée à des facteurs de stress chroniques au travail. Dans de nombreux pays, il est fait référence à l'”accord-cadre autonome européen sur le stress lié au travail”, adopté par les partenaires sociaux européens en 2004, et aux rapports nationaux de mise en œuvre de celui-ci.

En Belgique, la prévention de l’épuisement professionnel est assurée par la loi de 1996 sur le bien-être au travail. En 2014, cette législation a été mise à jour afin de renforcer la prévention des risques psychosociaux sur le lieu de travail, et notamment de la violence et du harcèlement.

L’Allemagne inclut également les risques psychologiques dans sa stratégie nationale de sécurité et de santé au travail (Gemeinsame Deutsche Arbeitsschutzstrategie) et a introduit une loi en 2015 sur la prévention qui couvre également les risques psychologiques.

En France, l’accent est mis sur la prévention plutôt que sur la reconnaissance comme maladie professionnelle. À cette fin, un ensemble d’actions sur la santé au travail spécifiquement destinées aux petites et moyennes entreprises a été mis en place à la suite de négociations collectives entre les partenaires sociaux et les autres acteurs de terrain.