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19 ongleries installées dans une galerie du centre de Bruxelles ont fait l’objet d’un contrôle de la part de différents services d’inspection le 15 novembre 2018. Dix d’entre elles ont été fermées pour travail au noir ainsi qu’emploi de travailleurs en situation illégale en Belgique. Sur les 68 personnes contrôlées, 18 n’étaient pas déclarées et 12 étaient en séjour illégal. Deux dossiers ont été ouverts pour traite des êtres humains concernant deux jeunes âgés de 17 ans exploités par leur employeur, indique vendredi le parquet de Bruxelles.
Plusieurs centaines de pots de vernis et de gel à ongles ont par ailleurs été saisis par le SPF Santé publique en raison de leur dangerosité supposée pour la santé. Bruxelles Environnement a pour sa part procédé à l’analyse de l’air ambiant de ces ongleries. Les solvants utilisés en trop forte concentration présentent des risques pour les voies respiratoires du personnel.
Pour Laurent Vogel, chercheur à l’ETUI, « l’opération de contrôle de Bruxelles reflète les ambiguïtés de la politique étatique. Le contrôle des migrations l’emporte sur la vie et la santé des travailleurs. La répression de l’immigration illégale frappe plus durement les travailleuses exploitées que leurs patrons. Ces derniers risquent des amendes tandis que les premières peuvent être expulsées du pays. Les travailleuses sans papier des ongleries contrôlées ont été arrêtées et placées dans des centres fermés de détention des migrants. De cette manière, on accroît la précarisation des travailleuses de ce secteur et on réduit leurs possibilités de s’organiser pour de meilleures conditions de travail. Quant aux entreprises du secteur cosmétique qui mettent sur le marché des produits dangereux, elles sont assurées d’une impunité totale ».
En Europe, comme dans d’autres parties du monde, les ongleries “low cost” se sont multipliées ces dernières années. Elles emploient le plus souvent de la main d’oeuvre féminine d’origine immigrée. Les règles européennes de la mise sur le marché des cosmétiques autorisent de nombreux produits dangereux. Elles sont centrées sur la santé des consommateurs individuels et négligent les expositions professionnelles qui sont généralement des expositions multiples et à forte concentration.
Sources : RTBF, « Le Soir »
Voir aussi :
- Hesamag n° 17 sur les métiers de la beauté
- Etude française de l’ANSES sur les expositions professionnelles dans les salons à ongles