1La manière dont la science est mobilisée dans la gestion de technologies dangereuses s’est retrouvée au centre de l’attention à l’automne 2017 en Europe. De nombreux pays membres se sont opposés à la réautorisation du glyphosate, une substance active contenue dans de nombreux herbicides, malgré l’avis favorable des agences sanitaires communautaires. C’est la capacité de ces agences à produire une expertise indépendante qui était remise en question. En décrivant les dispositifs équipant la reconnaissance des maladies professionnelles en France, Emmanuel Henry apporte un éclairage original sur ces questions. Il dépasse les réflexions sur l’indépendance de l’expertise pour interroger les effets inhérents à cette manière particulière de mobiliser la science. Deux dispositifs sont décrits : les tableaux de maladies professionnelles et les valeurs limites d’exposition (VLEP). L’ouvrage est organisé en deux parties et quatre chapitres.
2Le point de départ de la première partie est le fonctionnement problématique du système français de reconnaissance des maladies professionnelles dans le cadre de l’AT/MP, branche de la sécurité sociale chargée de repérer et réparer ces maladies. En dehors des cancers liés à l’amiante et des troubles musculo-squelettiques, il ne reconnaît que 850 maladies liées à l’activité professionnelle chaque année, ce que l’auteur dénonce comme une sous-reconnaissance criante.
Alexis Aulagnier, « Ignorance scientifique et inaction publique. Les politiques de santé au travail par Henry Emmanuel », Perspectives interdisciplinaires sur le travail et la santé [En ligne], 20-1 | 2018, mis en ligne le 01 février 2018, consulté le 08 avril 2018. URL : http://journals.openedition.org/pistes/5612
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