Cécile Michel, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)
En 2017, le comité des États membres de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), qui évalue et régule les produits chimiques, a identifié officiellement le bisphénol A comme perturbateur endocrinien.
Cette substance faisait déjà l’objet de plusieurs interdictions en France. Les industriels commercialisant les produits concernés ont donc dû la remplacer par des substances chimiques possédant les mêmes fonctions technologiques.
Le problème est qu’au-delà des fonctions technologiques, ces substituts partagent parfois les mêmes propriétés dangereuses que la substance qu’ils remplacent (on parle alors de « substitution regrettable »).
C’est en particulier le cas de certains bisphénols qui sont d’ores et déjà utilisés pour remplacer le bisphénol A : des travaux chez l’animal ont montré qu’ils peuvent eux aussi entraîner des troubles de la reproduction, via une perturbation endocrinienne. Dans une telle situation, on parle de « substitution regrettable ».