La Terre à l’époque de l’Anthropocène : comment en est-on arrivé là ? Peut-on en limiter les dégâts ?

Dans un monde aux ressources finies, les effets des activités humaines sur l’environnement hypothèquent gravement le futur des générations à venir.
Unsplash

Victor Court, Université Paris Cité

En 2000, deux scientifiques proposèrent pour la première fois l’hypothèse que l’époque de l’Holocène, amorcée il y a 11 700 ans, était révolue.

L’emprise de l’humanité sur le système terrestre serait devenue si profonde qu’elle rivaliserait avec certaines des grandes forces de la nature, au point d’avoir fait bifurquer la trajectoire géologique et écologique de la Terre.

Il faudrait désormais utiliser le terme d’« Anthropocène » pour désigner avec plus de justesse l’époque géologique actuelle. Cette annonce a ouvert des débats considérables.

La machine à vapeur comme marqueur clé

Parmi les nombreuses polémiques soulevées par ce nouveau concept, la plus évidente porte encore aujourd’hui sur la date du début de l’Anthropocène.

La proposition initiale portait symboliquement sur 1784, l’année du dépôt du brevet de James Watt pour sa machine à vapeur, véritable emblème de l’amorce de la révolution industrielle. Ce choix coïncide en effet avec l’augmentation significative des concentrations atmosphériques de plusieurs gaz à effet de serre, comme en témoignent les données extraites des carottes de glace.


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Des chercheurs d’autres disciplines, archéologie et archéobiologie en l’occurrence, avancèrent ensuite l’idée que l’Anthropocène et l’Holocène devraient être considérés comme une même époque géologique.

Dans la perspective de ces disciplines, c’est la fin de la dernière période glaciaire, il y a plus de 10 000 ans, qui aurait favorisé une augmentation sans précédent de la population humaine (grâce à l’apparition progressive de l’agriculture) et, donc, l’émergence de son rôle de force géoécologique.

Une autre approche défend une idée assez similaire, mais en ajoutant quelques milliers d’années à la date du début de l’Anthropocène. Il aurait fallu attendre que la domestication des plantes et des animaux soit suffisamment développée pour que les répercussions environnementales des sociétés agraires – en particulier les rejets de dioxyde de carbone (CO2) dus à la déforestation – soient assez importantes pour faire sortir la Terre de l’Holocène.

La « Grande Accélération » des années 1950

À l’opposé, certains membres de la communauté scientifique penchent pour une date plus récente que celle initialement avancée.

La course de l’humanité semble en effet suivre dans sa partie la plus contemporaine une trajectoire particulière qu’on a qualifiée de « Grande Accélération ». C’est autour de 1950 que les principaux indicateurs du système socioéconomique mondial et du système Terre se sont mis à avoir une tendance réellement exponentielle.

L’empreinte écologique de l’humanité prend des formes diverses et interconnectées qui ne cessent de s’aggraver depuis cette date : une modification du climat sans précédent, par sa vitesse et son intensité ; une dégradation généralisée du tissu de la vie, par l’artificialisation des écosystèmes et les rejets de substances entièrement nouvelles (comme les produits de la chimie de synthèse, les plastiques, les pesticides, les perturbateurs endocriniens, les radionucléides et les gaz fluorés) ; un effondrement de la biodiversité d’une ampleur et d’une rapidité inédites (signe pour certains d’une sixième grande extinction, la cinquième étant celle qui vit disparaître les dinosaures, il y a 66 millions d’années) ; et de multiples perturbations des cycles biogéochimiques (notamment ceux de l’eau, de l’azote et du phosphore).

À qui la faute ?

En parallèle avec cette question sur la date du début de l’Anthropocène, d’autres débats ont émergé autour de ce concept. Le plus important a été porté par Andreas Malm et Alf Hornborg, tous deux membres du département de géographie humaine de l’Université de Lund (Suède).

Ces deux chercheurs ont remarqué que le concept d’Anthropocène suggère que toute l’espèce humaine serait responsable des bouleversements planétaires. C’est pour cette raison que de nombreux auteurs ont tendance, même lorsqu’ils font remonter l’Anthropocène au moment du décollage industriel de quelques nations, à affirmer que la cause ultime de l’émergence de sociétés reposant sur les énergies fossiles correspondrait à un processus évolutif long, donc naturel, qui aurait commencé avec la maîtrise du feu par nos ancêtres (il y a au moins 400 000 ans).

Malm et Hornborg affirment que parler de l’Anthropocène en utilisant des catégories généralisantes, comme « l’espèce humaine », « les humains » ou « l’humanité », revient à naturaliser ce phénomène, c’est-à-dire à supposer qu’il était inéluctable, car découlant d’une propension naturelle de notre espèce à exploiter un maximum de ressources dès qu’elle en a l’occasion.

Pour les deux chercheurs, cette naturalisation occulte la dimension sociale du régime fossile des 200 dernières années.

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L’adoption de la machine à vapeur alimentée par le charbon, puis des technologies reposant sur le pétrole et le gaz, n’a pas été réalisée à la suite d’une décision unanime de tous les membres de l’humanité, et ce ne sont pas non plus quelques représentants de cette dernière – qui auraient été élus sur la base de caractéristiques naturelles – qui ont décidé de la trajectoire empruntée par notre espèce.

L’exploitation des énergies fossiles émet du CO₂, première cause du réchauffement climatique.
Zbynek Burival/Unsplash

Pour Malm et Hornborg, ce sont au contraire des conditions sociales et politiques particulières qui ont, chaque fois, créé la possibilité d’un investissement lucratif pour quelques détenteurs de capitaux, quasi systématiquement des hommes blancs, bourgeois ou aristocrates.

Par exemple, la possibilité d’exploiter les travailleurs britanniques dans les mines de charbon a été déterminante dans le cas de la machine à vapeur aux XVIIIe et XIXe siècles ; tout comme le soutien de plusieurs gouvernements occidentaux l’a été en ce qui concerne la mise en place des infrastructures nécessaires à l’exploitation du pétrole depuis le milieu du XIXe siècle.

Qui émet quoi ?

L’Anthropocène perçu à l’échelle de la totalité de l’humanité occulte un autre fait majeur : l’inégalité intraespèce dans la responsabilité des bouleversements climatiques et écologiques.

À l’heure actuelle, parmi tous les habitants du monde, les 10 % qui émettent le plus de gaz à effet de serre (GES) sont responsables de 48 % du total des émissions mondiales, alors que les 50 % qui en émettent le moins sont responsables d’à peine 12 % des émissions globales. Parmi les plus gros émetteurs individuels de la planète, les estimations mettent en avant le 1 % le plus riche (composé majoritairement d’Américains, de Luxembourgeois, de Singapouriens, de Saoudiens, etc.), avec des émissions par personne supérieures à 200 tonnes d’équivalent CO2 par année.

À l’autre extrémité du spectre des émetteurs, on trouve les individus les plus pauvres du Honduras, du Mozambique, du Rwanda et du Malawi, avec des émissions 2000 fois plus faibles, proches de 0,1 tonne d’équivalent CO2 par personne et par an.

Ce lien étroit entre richesse et empreinte carbone implique une responsabilité commune, mais différenciée, qui sied mal à la catégorisation englobante de l’Anthropocène.

L’Empire britannique et le charbon, les États-Unis et le pétrole

Par ailleurs, cette critique prend encore plus de sens dans une perspective historique puisque le dérèglement climatique dépend du cumul des émissions de GES. À titre d’exemple, on peut se dire que le Royaume-Uni n’a pas à être à l’avant-garde de la lutte contre le changement climatique, car il ne représente actuellement qu’environ 1 % des émissions mondiales de carbone… C’est oublier un peu vite que ce pays a contribué à 4,5 % des émissions globales depuis 1850, ce qui le place au huitième rang des plus gros pollueurs de l’histoire.

Les nations du monde, et les individus au sein de chacune d’entre elles, n’ont pas contribué de façon équivalente à la trajectoire exponentielle du système Terre depuis 200 ans. L’Europe et l’Amérique du Nord sont historiquement les régions les plus polluantes de l’histoire. Le Royaume-Uni et les États-Unis, chefs d’orchestre respectifs du développement économique mondialisé du XIXe et du XXe siècle, ont une dette écologique particulièrement colossale envers les autres nations. Le charbon a été le carburant du projet de domination impériale britannique, alors que c’est le pétrole qui a joué ce rôle pour les États-Unis.

Une question de survie ou pas

Pour garder les idées claires sur ce sujet épineux de la contribution historique de chaque nation à la dérive climatique, il peut être avisé de toujours garder en tête que les émissions de GES, et plus généralement l’empreinte environnementale d’un pays ou d’une personne donnée, sont déterminées au premier ordre par leur niveau de consommation de biens et de services.

Habiter dans un pays riche et penser être « écolo » n’a généralement aucun rapport avec la réalité. De plus, toutes les données quantitatives en notre possession ne disent rien de la nécessité vitale – ou, au contraire, de la futilité la plus extrême – à l’origine de l’émission d’un même kilogramme de dioxyde de carbone !

Pour certains, émettre un peu plus de gaz à effet de serre est une question de survie : cela peut représenter une ration de riz ou l’installation d’une toiture. Pour d’autres, il ne s’agit que d’acheter un gadget de plus pour se divertir quelques heures. À ceux qui avancent qu’il faudrait réduire la taille de la population mondiale pour lutter efficacement contre le dérèglement climatique (et toutes les autres perturbations environnementales), on répondra qu’il suffirait plutôt d’empêcher les plus riches de continuer de mener leur train de vie indécent et climaticide.

Yachts dans le port Cannes.
Pxhere, CC BY

Parce qu’il fabrique une humanité abstraite qui est uniformément concernée, le discours dominant sur l’Anthropocène suggère une responsabilité tout aussi uniformisée. Les Yanomami et les Achuar d’Amazonie, qui vivent sans recourir à un gramme d’énergie fossile et se contentent de ce qu’ils retirent de la chasse, de la pêche, de la cueillette et d’une agriculture vivrière, devraient-ils donc se sentir aussi responsables du changement climatique et de l’effondrement de la biodiversité que les plus riches industriels, banquiers et autres avocats d’affaires ?

Si la Terre est vraiment entrée dans une nouvelle époque géologique, les responsabilités de chaque nation et de chaque individu sont trop différentes dans l’espace et dans le temps pour qu’on puisse considérer que « l’espèce humaine » est une abstraction satisfaisante pour endosser le fardeau de la culpabilité.

Au-delà de ces nombreux débats et controverses, le dérèglement climatique et l’érosion de la biodiversité réclament des actions massives, concrètes, sans délai. Les efforts et les initiatives, dont certaines conduites à un niveau global, ne semblent pas manquer… Mais lesquelles fonctionnent véritablement ?

Quelle efficacité réelle pour l’Accord de Paris ?

Prenons par exemple la 21e Conférence des parties (COP21) à la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique, qui s’est tenue à Paris en 2015.

Celle-ci a débouché sur un accord qualifié d’historique puisque, pour la première fois, 196 pays se sont engagés à décarboner l’économie mondiale. En pratique, cet accord laisse à chaque État le soin de définir sa stratégie nationale de transition énergétique. Chaque pays membre doit ensuite présenter aux autres signataires sa « contribution déterminée au niveau national » (CDN). L’addition des CDN forme la trajectoire attendue des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Le problème d’une telle stratégie (si tant est qu’elle soit effectivement appliquée), c’est que le compte n’y est pas : même si toutes les promesses annoncées étaient réalisées, les émissions de GES d’origine humaine nous conduiraient à un réchauffement climatique d’environ 2,7 °C d’ici la fin du siècle.

En 2030, il y aura déjà un écart de 12 milliards de tonnes d’équivalent CO₂ par an (Gtéq-CO₂/an) par rapport au plafond requis pour limiter la hausse des températures à 2 °C. Cet écart grimpe à 20 Gtéq-CO2/an si on considère un réchauffement maximal de 1,5 °C.

Dans le cadre de l’Accord de Paris de 2015, les États peuvent théoriquement amender leurs engagements tous les cinq ans pour renforcer leurs ambitions. Dans les faits, rappelons que les émissions continuent d’augmenter pour quasiment tous les pays signataires (lorsqu’elles sont comptabilisées selon la consommation et non selon la production).

Laurent Fabius acte l’adoption de l’accord de Paris, lors de la COP21 de 2015.
Cop Paris/Flickr

Comment pourrait-il en être autrement puisque l’Accord de Paris n’incorpore aucun mécanisme de sanction pour les États qui ne respectent pas leurs engagements ? Seule la pression internationale et populaire est censée les contraindre. Mais quel intérêt peut avoir une stratégie de dénonciation si tous les acteurs sont en faute ?

Bien que l’Accord de Paris ait été présenté comme un succès diplomatique, il faut bien admettre qu’il constitue une coquille vide de plus dans la grande liste des engagements inefficaces pour lutter contre le dérèglement climatique. On aurait d’ailleurs pu s’en douter dès la ratification de ce texte puisque les mots « énergie fossile » n’y apparaissent pas une seule fois… Tout a donc été fait pour ne froisser aucun acteur (public ou privé) et pour qu’ainsi un maximum d’États en viennent à signer un accord qui n’apportera aucune solution au problème le plus urgent de l’humanité.

Arriver à se féliciter du contenu de l’Accord de Paris comme l’ont fait de nombreux représentants politiques montre à quel point ces derniers – et les médias relayant complaisamment leurs idées – n’ont pas du tout saisi l’ampleur du problème.

Au moment de la signature de l’accord en 2015, le volume cumulé de CO2 que l’humanité pouvait se permettre d’émettre pour conserver une chance raisonnable de limiter le réchauffement climatique à 2 °C n’était plus que de 1000 Gt. Compte tenu des émissions des cinq dernières années, ce budget carbone n’est déjà plus que de 800 Gt. Cela correspond donc au tiers des 2420 Gt de CO2 émises jusqu’à présent, de 1850 à 2020, dont 1680 Gt par la combustion des énergies fossiles (et la production de ciment) et 740 Gt par l’usage des sols (principalement la déforestation).

Et à raison d’environ 40 Gt d’émissions annuelles, ce budget carbone se réduit comme peau de chagrin : il sera épuisé d’ici 20 ans si rien ne change.

La solution par un traité de non-prolifération des énergies fossiles ?

Pour atteindre ces objectifs de réduction, les humains, et en particulier les plus riches d’entre eux, doivent consentir à ne plus utiliser ce qui a historiquement représenté la source de leur opulence matérielle.

Les réserves de combustibles fossiles correspondent en effet à des émissions potentielles colossales : au niveau mondial, un tiers des réserves de pétrole, la moitié des réserves de gaz et plus de 80 % des réserves de charbon doivent rester inutilisés. Dans ce cadre, l’augmentation de la production d’hydrocarbures, que ce soit au travers de mines de charbon ou de gisements de pétroles et de gaz déjà connus, ou par l’exploitation de nouvelles ressources fossiles (par exemple en Arctique), vont à contresens des efforts nécessaires pour limiter le dérèglement du climat.

Par ailleurs, plus nous retardons le moment où nous amorcerons réellement la décarbonation de l’économie mondiale, plus les efforts nécessaires deviendront draconiens. Si la réduction des émissions mondiales de CO2 avait été engagée en 2018, l’humanité aurait pu se contenter d’une baisse annuelle de 5 % jusqu’en 2100 pour limiter le réchauffement à 2 °C. Amorcer ce travail colossal en 2020 aurait demandé une réduction annuelle de 6 %. Patienter jusqu’en 2025, c’est s’obliger à une réduction de 10 % par an.

Face à l’urgence, certains en appellent depuis quelques années à un traité de non-prolifération des combustibles fossiles.

Il « suffirait », en somme, que tout le monde s’engage à ne plus utiliser ce qui active l’économie mondiale depuis 150 ans !

À ce jour, seuls les pays insulaires les plus vulnérables (comme le Vanuatu, les Fidji ou encore les îles Salomon) ont signé ce traité, pas les pays producteurs d’hydrocarbures ni les grands pays importateurs. Il est facile de comprendre pourquoi : cette initiative ne comporte aucun mécanisme financier pour compenser les gouvernements détenteurs de ressources d’hydrocarbures qui accepteraient de laisser sous leurs pieds ce PIB potentiel.

Or, pour que les réserves de combustibles fossiles ne soient pas exploitées, c’est bien une compensation de ce type qu’il faudrait mettre en place pour qu’un accord international puisse aboutir à des résultats significatifs.

La finance, cet acteur clé

Alors, tout est foutu ? Pas forcément !

Une étude a récemment apporté une lueur d’espoir. Deux chercheurs de la Harvard Business School ont montré que le choix de certaines banques de ne plus investir dans le secteur du charbon semble porter leurs fruits.

Les données étudiées (de 2009 à 2021), montrent que les entreprises charbonnières confrontées à de fortes politiques de désinvestissement de la part de leurs bailleurs de fonds réduisent leurs emprunts d’un quart par rapport à leurs homologues non affectés. Ce rationnement du capital semble bien entraîner une réduction des émissions de CO2, car les entreprises « désinvesties » sont plus susceptibles de fermer certaines de leurs installations.

Pourrait-on envisager la même approche avec le secteur du pétrole et du gaz ? En théorie, oui, mais cela serait plus difficile à mettre en œuvre.

Les acteurs du charbon disposent d’un nombre limité d’options pour obtenir un financement alternatif de leur dette si une source existante disparaît. En effet, le nombre de banques qui facilitent les transactions liées au charbon est si faible – et les relations si profondément ancrées – que, par défaut, les banquiers exercent une grande influence sur ce qui est financé dans ce secteur. Ce n’est pas le cas dans le secteur du pétrole et du gaz, où les possibilités de financement sont plus diversifiées. Néanmoins, tout cela montre que le secteur de la finance a bel et bien un rôle à jouer dans la transition bas carbone.

Mais croire que le secteur financier va rediriger l’économie mondiale vers une voie plus écologique, comme par enchantement, serait un leurre.

Le capitalisme impose un impératif de croissance qui n’a tout simplement aucun sens dans un monde aux ressources finies. Ne plus dépasser les limites écologiques du système Terre demande de redéfinir entièrement ce à quoi nous tenons et ce à quoi nous sommes prêts à renoncer.


Cet article s’inscrit dans le cadre d’un projet associant The Conversation France et l’AFP audio. Il a bénéficié de l’appui financier du Centre européen de journalisme, dans le cadre du programme “Solutions Journalism Accelerator” soutenu par la Fondation Bill et Melinda Gates. L’AFP et The Conversation France ont conservé leur indépendance éditoriale à chaque étape du projet.The Conversation

Victor Court, Économiste, chercheur associé au Laboratoire interdisciplinaire des énergies de demain, Université Paris Cité

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

 

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Postiamo una traduzione effettuata con google translator dell’articolo . Per un utilizzo professionale e/o di studio raccomandiamo di fare riferimento alla fonte in lingua originale.

La Terra al tempo dell’Antropocene: come siamo arrivati ​​fin qui? Possiamo limitare i danni?

Nel 2000, due scienziati hanno proposto per la prima volta l’ipotesi che l’epoca dell’Olocene, iniziata 11.700 anni fa, fosse finita.

La presa dell’umanità sul sistema Terra sarebbe diventata così profonda da rivaleggiare con alcune delle grandi forze della natura, al punto da aver biforcato la traiettoria geologica ed ecologica della Terra.

D’ora in poi, il termine “Antropocene” dovrebbe essere usato per designare più accuratamente l’attuale epoca geologica. Questo annuncio ha aperto un dibattito considerevole .

Il motore a vapore come indicatore chiave

Tra le tante controversie sollevate da questo nuovo concetto, la più evidente ancora oggi riguarda la data di inizio dell’Antropocene.

La proposta iniziale si riferiva simbolicamente al 1784, anno del deposito del brevetto di James Watt per la sua macchina a vapore, vero emblema dell’inizio della rivoluzione industriale. Questa scelta coincide con il significativo aumento delle concentrazioni atmosferiche di diversi gas serra, come dimostrano i dati estratti dalle carote di ghiaccio.


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Ricercatori di altre discipline, archeologia e archeobiologia in questo caso, hanno poi avanzato l’idea che l’Antropocene e l’Olocene dovessero essere considerati la stessa epoca geologica.

Dal punto di vista di queste discipline, è stata la fine dell’ultima era glaciale, più di 10.000 anni fa, che avrebbe favorito un aumento senza precedenti della popolazione umana (grazie alla graduale comparsa dell’agricoltura) e, quindi, l’emergere di il suo ruolo di forza geoecologica.

Un altro approccio difende un’idea piuttosto simile, ma aggiungendo qualche migliaio di anni alla data dell’inizio dell’Antropocene. Sarebbe stato necessario attendere che l’addomesticamento di piante e animali si fosse sufficientemente sviluppato perché le ripercussioni ambientali delle società agricole – in particolare le emissioni di anidride carbonica (CO 2 ) dovute alla deforestazione – fossero abbastanza significative da spingere la Terra fuori dal l’Olocene.

La “Grande Accelerazione” degli anni Cinquanta

D’altra parte, alcuni membri della comunità scientifica propendono per una data più recente rispetto a quella inizialmente proposta.

La corsa dell’umanità sembra infatti seguire nella sua parte più contemporanea una particolare traiettoria che è stata definita la “Grande Accelerazione” . Fu intorno al 1950 che i principali indicatori del sistema socio-economico globale e del sistema Terra iniziarono ad avere una tendenza veramente esponenziale.

 

 

L’impronta ecologica dell’umanità assume forme diverse e interconnesseche da quella data hanno continuato a peggiorare: un cambiamento climatico senza precedenti, per velocità e intensità; il diffuso degrado del tessuto della vita, attraverso l’artificializzazione degli ecosistemi e il rilascio di sostanze completamente nuove (come prodotti chimici di sintesi, plastica, pesticidi, interferenti endocrini, radionuclidi e gas fluorurati); un collasso della biodiversità su scala e velocità senza precedenti (un segno per alcuni di una sesta grande estinzione, la quinta è quella che ha visto scomparire i dinosauri, 66 milioni di anni fa); e disturbi multipli dei cicli biogeochimici (in particolare quelli dell’acqua, dell’azoto e del fosforo).

Di chi è la colpa ?

Parallelamente a questa domanda sulla data di inizio dell’Antropocene, sono emersi altri dibattiti attorno a questo concetto. Il più importante è stato condotto da Andreas Malm e Alf Hornborg , entrambi membri del dipartimento di geografia umana dell’Università di Lund (Svezia).

Questi due ricercatori hanno notato che il concetto di Antropocene suggerisce che l’ intera specie umana sarebbe responsabile degli sconvolgimenti planetari. È per questo motivo che molti autori tendono, anche quando datano l’Antropocene all’epoca del decollo industriale di poche nazioni, ad affermare che la causa ultima dell’emergere di società basate sui combustibili fossili corrisponderebbe a un lungo processo evolutivo, quindi naturale, che sarebbe iniziato con la padronanza del fuoco da parte dei nostri antenati (almeno 400.000 anni fa).

Malm e Hornborg affermano che parlare dell’Antropocene usando categorie generalizzanti, come ‘la specie umana’, ‘umani’ o ‘umanità’, significa naturalizzare questo fenomeno, cioè presumere che fosse inevitabile, perché derivante da una propensione naturale della nostra specie di sfruttare il massimo delle risorse non appena ne ha l’opportunità.

Per i due ricercatori, questa naturalizzazione oscura la dimensione sociale della dieta fossile degli ultimi 200 anni.

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L’adozione della macchina a vapore a carbone, e poi delle tecnologie a base di petrolio e gas, non è stata raggiunta per una decisione unanime di tutti i membri dell’umanità, e non sono né sono alcuni rappresentanti di quest’ultima – che avrebbero voluto stato eletto sulla base delle caratteristiche naturali – che ha deciso la traiettoria intrapresa dalla nostra specie.

Nel 2019, presso la centrale di Cordemais (Loire-Atlantique). Sébastien Salom-Gomis/AFP
Lo sfruttamento dei combustibili fossili emette CO₂, la prima causa del riscaldamento globale. Zbynek Burival/Unsplash

Per Malm e Hornborg, al contrario, sono le particolari condizioni sociali e politiche che creano di volta in volta la possibilità di un lucroso investimento per pochi detentori di capitale, quasi sistematicamente uomini bianchi, borghesi o aristocratici.

Ad esempio, la possibilità di sfruttare i lavoratori britannici nelle miniere di carbone fu decisiva nel caso della macchina a vapore nei secoli XVIII e  XIX  ; così come lo è stato il sostegno di diversi governi occidentali per quanto riguarda la realizzazione delle infrastrutture necessarie allo sfruttamento del petrolio a partire dalla metà dell’Ottocento  .

Chi emette cosa?

L’Antropocene percepito alla scala dell’intera umanità nasconde un altro fatto importante: la disparità intraspecie nella responsabilità degli sconvolgimenti climatici ed ecologici.

Attualmente, tra tutti gli abitanti del mondo, il 10% che emette più gas serra (GHG) è responsabile del 48% delle emissioni globali totali , mentre il 50% che ne emette meno è responsabile di appena il 12% delle emissioni globali. Tra i maggiori emettitori individuali del pianeta, le stime evidenziano l’ 1% più ricco (composto principalmente da americani, lussemburghesi, singaporiani, sauditi, ecc.), con emissioni pro capite superiori alle 200 tonnellate di CO 2 all’anno.

All’estremo opposto dello spettro degli emettitori ci sono le persone più povere in Honduras, Mozambico, Rwanda e Malawi, con emissioni 2000 volte inferiori, vicine a 0,1 tonnellate di CO2 equivalente per persona e all’anno.

Questo stretto legame tra ricchezza e impronta di carbonio implica una responsabilità comune ma differenziata, che mal si adatta alla categorizzazione onnicomprensiva dell’Antropocene.

L’impero britannico e il carbone, gli Stati Uniti e il petrolio

Inoltre, questa critica assume ancora più significato da una prospettiva storica poiché il cambiamento climatico dipende dall’accumulo di emissioni di gas serra. Ad esempio, si può sostenere che il Regno Unito non deve essere in prima linea nella lotta contro il cambiamento climatico, poiché attualmente rappresenta solo l’1% circa delle emissioni globali di carbonio… Questo significa dimenticare un po’ troppo in fretta che questo paese ha contribuito al 4,5% delle emissioni globali dal 1850, il che lo colloca all’ottavo posto tra i maggiori inquinatori della storia .

Le nazioni del mondo e gli individui all’interno di ciascuna di esse non hanno contribuito allo stesso modo alla traiettoria esponenziale del sistema Terra per 200 anni. L’Europa e il Nord America sono storicamente le regioni più inquinanti della storia. Il Regno Unito e gli Stati Uniti, rispettivi conduttori dello sviluppo economico globalizzato del XIX e  XX secolo  , hanno un debito ecologico particolarmente colossale nei confronti delle altre nazioni. Il carbone era il carburante per il progetto di dominio imperiale britannico, mentre era il petrolio a svolgere questo ruolo per gli Stati Uniti.

Questione di sopravvivenza o meno

Per avere le idee chiare su questo spinoso tema del contributo storico di ogni nazione alla deriva climatica, può essere saggio tenere sempre presente che le emissioni di GHG, e più in generale l’impronta ambientale di un paese o di una determinata persona, sono determinate nel primo ordine per il loro livello di consumo di beni e servizi.

Vivere in un paese ricco e pensare di essere “verde” generalmente non ha alcuna relazione con la realtà. Inoltre, tutti i dati quantitativi in ​​nostro possesso non dicono nulla della vitale necessità – o, al contrario, della più estrema futilità – all’origine dell’emissione dello stesso chilogrammo di anidride carbonica!

Per alcuni, emettere un po’ più di gas serra è una questione di sopravvivenza: può significare una razione di riso o l’installazione di un tetto. Per altri, è solo l’acquisto di un gadget in più per farli divertire per qualche ora. A chi sostiene che la dimensione della popolazione mondiale dovrebbe essere ridotta per combattere efficacemente il cambiamento climatico (e tutti gli altri disturbi ambientali), la risposta sarà che basterebbe piuttosto a impedire ai più ricchi di continuare a guidare il loro treno. stile di vita climatico.

Yacht nel porto di Cannes. Pxhere , CC BY

Poiché fabbrica un’umanità astratta che è uniformemente interessata, il discorso dominante sull’Antropocene suggerisce una responsabilità altrettanto uniforme. Gli Yanomami e gli Achuar dell’Amazzonia, che vivono senza utilizzare un solo grammo di energia fossile e si accontentano di ciò che ottengono da caccia, pesca, raccolta e agricoltura di sussistenza, dovrebbero quindi sentirsi responsabili del cambiamento climatico e del crollo della biodiversità come i più ricchi industriali, banchieri e altri avvocati d’affari?

Se la Terra è davvero entrata in una nuova epoca geologica, le responsabilità di ogni nazione e di ogni individuo sono troppo diverse nello spazio e nel tempo per considerare che “la specie umana” è un’astrazione soddisfacente per accollarsi il peso della colpa.

Al di là di questi numerosi dibattiti e controversie, il cambiamento climatico e l’erosione della biodiversità richiedono azioni massicce, concrete, senza indugio. Sforzi e iniziative, alcune delle quali condotte a livello globale, non sembrano mancare… Ma quali funzionano davvero?

Quale reale efficacia per l’Accordo di Parigi?

Prendiamo ad esempio la 21a Conferenza  delle Parti (COP21) della Convenzione quadro delle Nazioni Unite sui cambiamenti climatici, tenutasi a Parigi nel 2015.

Ciò ha portato a un accordo definito storico poiché, per la prima volta, 196 paesi si sono impegnati a decarbonizzare l’economia globale. In pratica, questo accordo lascia a ciascuno Stato la definizione della propria strategia nazionale di transizione energetica. Ciascun Paese membro deve quindi presentare agli altri firmatari il proprio “Contributo determinato a livello nazionale” (NDC). L’aggiunta di NDC costituisce la traiettoria prevista delle emissioni globali di gas serra.

Il problema con una tale strategia (se viene effettivamente applicata) è che il conto non c’è: anche se tutte le promesse annunciate si realizzassero, le emissioni di gas serra causate dall’uomo ci porterebbero a un riscaldamento globale di circa 2,7°C entro la fine del secolo.

Entro il 2030 ci sarà già un gap di 12 miliardi di tonnellate di CO₂ equivalente all’anno (Gteq-CO₂/anno) dal tetto necessario per limitare l’aumento delle temperature a 2°C . Questa differenza sale a 20 Gteq-CO 2 /anno se consideriamo un riscaldamento massimo di 1,5°C.

In base all’Accordo di Parigi del 2015, gli Stati possono teoricamente modificare i propri impegni ogni cinque anni per aumentare le proprie ambizioni. Ricordiamo infatti che le emissioni continuano ad aumentare per quasi tutti i Paesi firmatari (se conteggiate in base al consumo e non in base alla produzione).

Laurent Fabius registra l’adozione dell’accordo di Parigi durante la COP21 del 2015. Cop Paris / Flickr

Come potrebbe essere altrimenti visto che l’Accordo di Parigi non prevede alcun meccanismo sanzionatorio per gli Stati che non rispettano i propri impegni? Solo la pressione internazionale e popolare dovrebbe limitarli. Ma che interesse può avere una strategia di denuncia se tutti gli attori sono colpevoli?

Sebbene l’Accordo di Parigi sia stato presentato come un successo diplomatico, bisogna ammettere che costituisce un guscio vuoto in più nella lunga lista di impegni inefficaci per la lotta al cambiamento climatico. Avremmo potuto intuire non appena questo testo è stato ratificato poiché le parole “energia fossile” non vi compaiono una volta… Tutto è stato quindi fatto per non offendere alcun attore (pubblico o privato) e in modo che così un numero massimo di Stati venire a firmare un accordo che non porterà alcuna soluzione al problema più urgente dell’umanità.

Riuscire ad accogliere il contenuto dell’Accordo di Parigi, come hanno fatto molti esponenti politici, mostra quanto questi ultimi – ei media che riportano compiaciuti le loro idee – non abbiano affatto colto la portata del problema.

Quando l’accordo è stato firmato nel 2015, il volume cumulativo di CO 2 che l’umanità poteva permettersi di emettere per mantenere una ragionevole possibilità di limitare il riscaldamento globale a 2°C era solo di 1000 Gt. Tenendo conto delle emissioni degli ultimi cinque anni, questo carbonio il budget è già non più di 800 Gt.

E al ritmo di circa 40 Gt di emissioni annuali, questo budget di carbonio si sta riducendo a un filo: si esaurirà entro 20 anni se non cambia nulla.

La soluzione con un trattato di non proliferazione dei combustibili fossili?

Per raggiungere questi obiettivi di riduzione, gli esseri umani, e in particolare i più ricchi tra loro, devono acconsentire a non utilizzare più quella che storicamente è stata la fonte della loro opulenza materiale.

Le riserve di combustibili fossili corrispondono a colossali emissioni potenziali: a livello globale, un terzo delle riserve di petrolio, la metà delle riserve di gas e oltre l’80% delle riserve di carbone devono rimanere inutilizzate. In questo contesto, l’aumento della produzione di idrocarburi, sia attraverso miniere di carbone o giacimenti di petrolio e gas già noti, sia attraverso lo sfruttamento di nuove risorse fossili (ad esempio nell’Artico), contrasta con gli sforzi necessari per limitare il cambiamento climatico .

Inoltre, più a lungo ritarderemo il momento in cui inizieremo effettivamente a decarbonizzare l’economia globale, più drastici diventeranno gli sforzi necessari . Se la riduzione delle emissioni globali di CO 2 fosse stata avviata nel 2018, l’umanità avrebbe potuto accontentarsi di una riduzione annuale del 5% fino al 2100 per limitare il riscaldamento globale a 2°C. Iniziare questa colossale opera nel 2020 avrebbe richiesto una riduzione annua del 6%. Aspettare fino al 2025 significa impegnarsi per una riduzione del 10% annuo.

Di fronte all’emergenza, da diversi anni alcuni chiedono un trattato di non proliferazione dei combustibili fossili .

Insomma, “basterebbe” che tutti si impegnassero a non utilizzare più quello che da 150 anni attiva l’economia mondiale!

Ad oggi, solo i paesi insulari più vulnerabili (come Vanuatu, Fiji o le Isole Salomone) hanno firmato questo trattato, non i paesi produttori di idrocarburi oi maggiori paesi importatori. È facile capire perché: questa iniziativa non prevede alcun meccanismo finanziario per compensare i governi con risorse di idrocarburi che acconsentirebbero a lasciare sotto i loro piedi questo potenziale PIL.

Tuttavia, per il mancato sfruttamento delle riserve di combustibili fossili, è proprio una compensazione di questo tipo che dovrebbe essere messa in atto affinché un accordo internazionale porti a risultati significativi.

Finanza, questo giocatore chiave

Quindi è tutto incasinato? Non necessariamente !

Uno studio ha recentemente fornito un barlume di speranza. Due ricercatori della Harvard Business School hanno dimostrato che la scelta di alcune banche di non investire più nel settore del carbone sembra dare i suoi frutti.

I dati studiati (dal 2009 al 2021) mostrano che le società del carbone che affrontano forti politiche di disinvestimento dai loro finanziatori riducono i loro prestiti di un quarto rispetto alle loro controparti non interessate. Questo razionamento del capitale sembra portare a una riduzione delle emissioni di CO 2 , poiché è più probabile che le aziende “cedute” chiudano alcune delle loro strutture.

Lo stesso approccio potrebbe essere previsto con il settore del petrolio e del gas? In teoria sì, ma sarebbe più difficile da implementare.

Gli operatori del carbone hanno un numero limitato di opzioni per ottenere un finanziamento del debito alternativo se una fonte esistente scompare. In effetti, il numero di banche che facilitano le transazioni legate al carbone è così piccolo – e le relazioni così radicate – che, per impostazione predefinita, i banchieri esercitano una grande influenza su ciò che viene finanziato in questo settore. Questo non è il caso del settore petrolifero e del gas, dove le possibilità di finanziamento sono più diversificate. Tuttavia, tutto ciò dimostra che il settore finanziario ha effettivamente un ruolo da svolgere nella transizione verso basse emissioni di carbonio.

Ma credere che il settore finanziario reindirizzerà l’economia globale verso un percorso più verde, come per magia, sarebbe un’illusione.

Il capitalismo impone un imperativo di crescita che semplicemente non ha senso in un mondo di risorse limitate. Non superare più i limiti ecologici del sistema Terra richiede una completa ridefinizione di ciò che ci sta a cuore e di ciò a cui siamo disposti a rinunciare .


Questo articolo fa parte di un progetto che coinvolge The Conversation France e AFP audio. Ha beneficiato del sostegno finanziario dell’European Centre for Journalism, nell’ambito del programma “Solutions Journalism Accelerator” sostenuto dalla Bill and Melinda Gates Foundation. AFP e The Conversation France hanno mantenuto la loro indipendenza editoriale in ogni fase del progetto.