INRS. 1,3-Butadiène, quelles expositions pour cet agent cancérogène ?

FONTE  INRS 

Enseignements de la campagne de mesure de l’exposition professionnelle en entreprise

Le 1,3-butadiène est un gaz incolore classé comme cancérogène et mutagène auquel peuvent être exposés les salariés notamment dans les secteurs de la pétrochimie et de la chimie. L’INRS vient de publier les résultats d’une campagne nationale de mesures des expositions professionnelles menée dans 18 secteurs d’activités. Parmi les enseignements à en tirer, l’objectif est notamment de réduire les expositions au niveau le plus faible possible.

Le 1,3-butadiène est un gaz, incolore, que l’on peut rencontrer dans les secteurs de la pétrochimie ou de la chimie (raffineries, chimie fine, fabrication de caoutchoucs synthétiques ou de thermoplastiques…). Il peut également être retrouvé sous forme de traces dans les gaz de pétrole liquéfiés. Il peut aussi être relargué par des matériaux fabriqués à base de butadiène.

Les principales expositions professionnelles sont dites :

  • primaires (fabrication du gaz ou utilisation directe),
  • ou secondaires (fabrication d’éléments à base de produits contenant du 1,3-butadiène et présence de 1,3-butadiène sous forme de traces ou d’impuretés dans des produits).

Toutes les entreprises concernées par les risques d’exposition au butadiène n’ont pas forcément connaissance de ces risques…

Quelle réglementation ?

Le 1,3-butabiène est une substance classée comme cancérogène et mutagène avéré par la réglementation européenne. C’est un cancérogène « sans effet de seuil », c’est-à-dire qu’il peut avoir des effets même à très faibles doses.

Il fait l’objet depuis 2020 d’une valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP de 2,2 mg/m3). Cependant, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) recommande des niveaux d’exposition bien inférieurs à cette VLEP, en raison de l’excès de risque dû au caractère cancérogène sans seuil du butadiène. En effet, l’Anses a montré un risque additionnel de décès par leucémie de 1 personne sur 1 000 pour une exposition tout au long de la carrière à 0,8 mg/m3.

Rappelons également que depuis 2017, le 1,3-butadiène fait l’objet d’un tableau des maladies professionnelles (tableau 99 / hémopathies provoquées par le 1.3 butadiène et tous les produits en renfermant).

Quelle réalité des expositions en milieu de travail ?

L’INRS vient de publier les résultats d’une campagne de mesure du butadiène finalisée à l’été 2022 dans 51 entreprises (18 secteurs d’activité différents). Cette campagne nationale de mesure, menée depuis 2019 avec la Direction des risques professionnels de l’Assurance maladie et l’ensemble des laboratoires des Carsat, a pour objectif d’établir un état des lieux des usages et d’avoir une meilleure connaissance des niveaux d’exposition en entreprise.

La méthodologie de mesure utilisée pour cette campagne était la méthode Métropol 424, adaptée à tous les niveaux d’exposition, y compris les plus faibles (et donc plus sensible que la méthode Métropol 177).
Il a donc été possible de comparer les concentrations mesurées tant à la VLEP existante qu’aux concentrations recommandées par l’Anses (plus protectrices que la VLEP réglementaire).

Principaux résultats de la campagne nationale de mesure du 1,3-butadiène

  • Pour les secteurs d’exposition secondaire (fabrication de produits à base de plastique ou de caoutchouc par exemple), les niveaux d’exposition étaient inférieurs à la VLEP réglementaire, et majoritairement inférieurs aux recommandations de l’Anses.
  • Pour les autres types d’expositions ou de secteurs, des dépassements de la valeur réglementaire ont été observés. Les concentrations mesurées restaient néanmoins majoritairement inférieures aux recommandations de l’Anses.

Quels enseignements en tirer ?

Il est essentiel de rappeler à toutes les entreprises utilisant du 1,3-butadiène ou fabricant des produits à base de matériaux contenant du butadiène qu’il est important de réduire les expositions professionnelles au 1,3-butadiène au niveau le plus bas techniquement possible, en raison du caractère cancérogène sans seuil du butadiène.

D’après les résultats de la campagne, il est en effet tout à fait possible d’atteindre des niveaux d’exposition satisfaisant les recommandations de l’Anses.

Pour mesurer les expositions au 1,3-butadiène, la méthode Métropol 424 est recommandée car elle permet de mesurer des niveaux d’exposition très faibles.

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